Aujourd’hui, le changement climatique et la protection de l’environnement comptent parmi les plus grands défis auxquels l’humanité est confrontée. Au CERN, nous étudions activement comment nous pouvons continuer à repousser les frontières de la connaissance humaine tout en minimisant l'empreinte environnementale de nos installations et en étant un contributeur positif de solutions.
Fabiola Gianotti, Director General of CERN
Contribution à l'action climatique
La stratégie du CERN pour une recherche respectueuse de l’environnement
Au fil des décennies, le CERN est devenu synonyme d’excellence en recherche, s’imposant comme un modèle de collaboration scientifique transfrontalière, d’innovation technologique, de formation et d’éducation.
Aujourd’hui, la responsabilité environnementale rejoint cette liste. Une bonne gestion de l’environnement figure parmi les premiers objectifs de la direction et est ancrée dans tous les domaines de l’Organisation, avec une approche stratégique et proactive dans l’ensemble du Laboratoire et au sein de la communauté scientifique mondiale du CERN.
Poussé par cet engagement en faveur d’une recherche respectueuse de l’environnement, le CERN a mis en œuvre au fil des années de nombreuses initiatives qui ont été essentielles pour réduire l’impact de ses activités sur l’environnement. Le CERN s’engage pleinement en faveur de la protection de l’environnement et de la transparence des rapports. Les rapports publics sur l’environnement du CERN définissent des cadres de reporting, fixant et surveillant des objectifs concrets pour une amélioration constante. Les rapports abordent de nombreux sujets environnementaux, y compris les six secteurs thématiques pris en compte par l’initiative 2050Today, dont les points saillants sont présentés ci-dessous.
Actions thématiques
Biodiversité
623 hectares de terrain sont mis à disposition du CERN par les États hôtes (Suisse et France). Ce territoire comprend 116 hectares d’espaces verts, 136 hectares de bois et forêts et 258 hectares de parcelles agricoles louées à des agriculteurs locaux.
Le plan directeur du CERN reflète la vision de l’Organisation en termes de développement futur du campus pour la période allant jusqu’en 2040 pour ses deux sites principaux, Meyrin et Prévessin. Il permet au CERN de comprendre les conséquences pratiques du développement et de le gérer de manière responsable. Des mesures de préservation de la biodiversité aux solutions de mobilité optimisées, en passant par la gestion et la consolidation attentives des bâtiments et l’intégration des installations dans le paysage environnant, le plan directeur prend en compte les besoins actuels et futurs du Laboratoire, ainsi que ceux de ses voisins, y compris le développement potentiel à l’extérieur de la zone clôturée actuelle.
Le CERN abrite sur ses sites 18 espèces d’orchidées ainsi qu’une grande variété de flore, dont certaines espèces menacées, comme le confirme un inventaire approfondi de la biodiversité réalisé en 2022. 62 autres espèces de lépidoptères et 32 espèces d’orthoptères ont été identifiées dans ce contexte.
Pour plus d’informations, voir : https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/biodiversité
Énergie
Les principes fondamentaux de la stratégie énergétique du CERN peuvent être résumés en trois concepts clés : consommer moins, augmenter l’efficacité et récupérer l’énergie perdue.
Le Laboratoire s’engage à accroître la réutilisation de l’énergie et à limiter l’augmentation de la consommation électrique à 5% jusqu’à la fin de sa troisième période d’exploitation, connue sous le nom de Run 3 (année de référence: 2018), tout en améliorant considérablement la performance de ses installations.
Ces dernières années, d’importants efforts de réduction de la consommation électrique ont été entrepris, à travers des optimisations et des actions dédiées, se traduisant par des économies de l’ordre de 100 GWh/an depuis 2010. Le CERN a obtenu la certification de gestion de l’énergie ISO 50001 en février 2023. Dans ce contexte, l’Organisation a publié en octobre 2022 une politique énergétique visant à améliorer continuellement la performance énergétique du CERN en maintenant au minimum l’énergie nécessaire à ses activités, en améliorant l’efficacité énergétique et en valorisant l’énergie perdue.
Pour plus d’informations, voir: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/energie
Alimentation
Le CERN dispose de plusieurs restaurants, cafétérias et distributeurs automatiques sur ses sites, tous gérés par des sociétés externes. Le principal fournisseur est NOVAE, qui exploite trois restaurants, cinq cafétérias et la majorité des distributeurs automatiques. NOVAE dispose d’une feuille de route de développement durable bien définie, qui privilégie les produits frais et de saison provenant de fournisseurs locaux et comprend des efforts continus pour optimiser son « empreinte alimentaire » carbone (un terme inventé par NOVAE). L’entreprise vise à ce que 100% de son personnel soit formé aux questions environnementales et que 40% de tous les repas soient servis végétariens d’ici 2025. Au CERN, le projet « ReCIRCLE » est en place, grâce auquel les repas sont servis dans des emballages réutilisables, et les efforts pour réduire les plastiques à usage unique se poursuivent.
Pour plus d’informations, voir: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/emissions
Mobilité
Voyages de travail
Un groupe de travail sur les voyages a été créé en avril 2022 pour élaborer des recommandations concernant les voyages à l’échelle du CERN dans le but de réduire les émissions liées aux voyages de travail. Ces recommandations ont été approuvées et mises en œuvre en 2024, y compris un arbre de décision pour sensibiliser le personnel du CERN et l’impliquer dans l’effort collectif. Les recommandations comprennent globalement: la réduction des déplacements (en particulier par voie aérienne); utiliser les transports terrestres (en particulier les trains) lorsque cela est possible, en tenant compte du rapport qualité-prix et des délais; pour les distances comprises entre 700 et 1000 km, le recours aux transports terrestres (notamment le train) est encouragé; si prendre l’avion est inévitable, voler efficacement en sélectionnant l’itinéraire le plus direct et la classe économique standard. Des lignes directrices complémentaires pour une organisation respectueuse de l’environnement d’événements et des déplacements associés ont également été fournies au personnel du CERN.
Déplacements du personnel
L’objectif du CERN pour 2025 est de maintenir constants les déplacements domicile-travail individuels en véhicule motorisé, malgré une communauté scientifique croissante, et d’encourager les modes de transport alternatifs, tels que les transports publics, le vélo et le covoiturage. Fin 2022, une enquête montrait que 61% du personnel du CERN utilise des véhicules motorisés individuels pour leurs déplacements, soit une réduction de 7% par rapport à la dernière enquête de 2018. Dans l’ensemble, la proportion de personnes marchant et faisant du vélo a augmenté et constitue 24% de tous les déplacements domicile-travail (17% en 2018).
Le CERN dispose d’une flotte d’environ 550 vélos mis gratuitement à disposition de son personnel, et exploite une flotte de voitures de location et un service de navette pour la mobilité inter et intra-site. Un groupe de travail dédié à la mobilité se réunit régulièrement pour examiner tous les aspects des services et processus de mobilité, notamment la sécurité, le stationnement, la mobilité verte, les transports publics et l’accès aux sites. Son activité s’aligne sur les objectifs généraux fixés en matière de mobilité dans le plan directeur 2040 du CERN et dans le plan de mobilité.
Pour plus d’informations, voir: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/emissions
Numérique responsable
Au moment où le HL-LHC démarrera en 2029, la capacité de calcul totale requise par les expériences devrait avoir été multipliée par 10. Pour répondre à ces besoins accrus, un nouveau centre de données a été inauguré sur le site de Prévessin du CERN en février 2023. Il est conçu pour être une structure moderne et économe en énergie qui répondra aux nouveaux besoins informatiques de la communauté. L’objectif est d’atteindre une efficacité énergétique (PUE – indicateur utilisé pour mesurer l’efficacité énergétique d’un centre de données) d’environ 1,1. Le PUE du centre de données du CERN existant à Meyrin est d’environ 1,5. L’efficacité énergétique est une considération clé pour le bâtiment, qui comprend un système de récupération de la chaleur pour chauffer l’ensemble des 73 bâtiments du site de Prévessin.
En outre, pour économiser les ressources et l’énergie à l’avenir, l’accent est mis sur les efforts visant à moderniser le code, à développer des moyens pour qu’il fonctionne plus efficacement sur le matériel le plus récent et à améliorer la gestion des données. La mise en place de nouvelles approches innovantes pour les tâches informatiques clés, souvent basées sur l’apprentissage automatique et d’autres technologies connexes, contribue également à réduire la quantité globale de ressources informatiques nécessaires et joue ainsi un rôle essentiel dans la minimisation de l’augmentation de la consommation d’énergie.
Le service Stockage, Récupération et Vente du CERN, qui fait partie du Département Sites et Génie Civil, mène également une campagne de collecte du matériel informatique cassé ou inutilisé.
Pour plus d’informations, voir: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/energie
Gestion des déchets
Les activités scientifiques du CERN génèrent la majorité des déchets de l’organisation. Les déchets conventionnels du Laboratoire peuvent être répartis en trois grandes catégories: les déchets de campus, industriels et de chantier. Ils sont en outre classés comme non dangereux (par exemple les métaux, le verre, le papier et le carton, les déchets ménagers) ou dangereux (par exemple les produits chimiques). L’objectif du CERN est d’augmenter son taux de recyclage des déchets non dangereux.
L’approche du CERN en matière de gestion des déchets suit le principe « réduire, réutiliser et recycler ». Dans cette optique, l’organisation ambitionne de devenir un campus éco-exemplaire, continuant à respecter pleinement les réglementations françaises et suisses applicables en matière de gestion et d’élimination des déchets. Une feuille de route dédiée à la gestion des déchets a été publiée en août 2022, ouvrant la voie à des objectifs supplémentaires et plus affinés pour le futur.
Le taux de recyclage des déchets non dangereux est passé de 56% (année de référence: 2018) à 69% en 2022. Un parcours de récupération, de reconditionnement et de vente des équipements viables, notamment le mobilier, les équipements informatiques et électroniques, est en place.
Pour plus d’informations, voir: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/déchets
Empreinte carbone et émissions par champ d'application
Pour être en ligne avec l’initiative 2050Today et fournir un ensemble de données significatif en ligne avec celles des institutions de la Genève internationale, l’empreinte carbone reportée sur ces pages prend en compte les émissions générées par les activités du campus du CERN et exclut les émissions générées par les activités du complexe de l’accélérateurs de particules. Il a été établi conformément à la méthodologie internationalement reconnue du protocole GES, qui catégorise les émissions en trois périmètres. Le détail des spécificités du CERN est fourni ci-dessous pour chacune des catégories d’émissions considérées dans le cadre de l’initiative 2050Today.
Les données du campus prennent en compte les petites expériences, les laboratoires, les ateliers, les foyers et bureaux ainsi que le centre de calcul, tous situés sur les sites de Meyrin et de Prévessin. L’empreinte carbone totale déclarée de toutes les activités du CERN est publiée dans les rapports biennaux du CERN, le dernier couvrant les années 2021-2022 et accessible ici : https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022
Spécificités du CERN
Énergie: Les émissions de CO2 associées prennent en compte la consommation d’électricité et de combustibles fossiles du campus du CERN uniquement. Les émissions de CO2 liées à l’électricité ont été évaluées selon une méthodologie géolocalisée (avec EDF comme fournisseur principal), avec des facteurs d’émission annuels moyens issus de la Base Empreinte© de l’ADEME, et celles des énergies fossiles par la méthode Bilan Carbone®.
Mobilité: Les émissions de CO2 associées prennent en compte les déplacements professionnels et les déplacements domicile-travail des membres du personnel salarié du CERN. Pour les déplacements domicile-travail, les données qui en résultent s’appuient sur les résultats d’une enquête réalisée auprès de ses collaborateurs fin 2022.
Alimentation: les restaurants du CERN servent des repas à toutes les personnes fréquentant les locaux du CERN. Les émissions de CO2 indiquées ici concernent donc tous les clients et pas seulement le personnel du CERN. Ils ont été établis avec une méthodologie de calcul alignée sur le protocole GES, avec des émissions issues de la base de données Ecoinvent.
Achat de biens: les émissions de scope 3 résultant des achats, liées aux biens et services achetés et aux biens d’équipement, ont été signalées pour la première fois par le CERN dans son troisième rapport sur l’environnement couvrant les années 2021-2022. Bien qu’ils ne soient pas rapportés au niveau du campus dans les tableaux ci-dessous car ce niveau de granularité n’est pas disponible, ils peuvent être consultés dans leur intégralité dans le troisième rapport sur l’environnement du CERN, accessible ici: https://hse.cern/fr/rapport-environnement-2021-2022/emissions
Déchets: l’impact CO2 des déchets prend en compte tous les déchets du CERN, y compris ceux issus du complexe d’accélérateurs, des expériences et du génie civil. Ils ont été établis avec une méthodologie de calcul alignée sur le protocole GES, avec des émissions issues de la base de données Ecoinvent.
Equivalent temps plein (ETP): seules les catégories de personnel rémunéré ou bénéficiant d’une subsistance sur les budgets du CERN sont incluses.



