2050Aujourd'hui - Lignes Directrices
Numérique responsable

Action climatique dans le domaine du Numérique responsable

Smartphones, ordinateurs, tablettes, télévisions et autres objets connectés donnent un sentiment de connexion immatérielle, alors qu’ils sont tous des objets bien réels. De leur fabrication à leur fin de vie, ils ont un impact sur l’environnement, y compris pendant leur utilisation. Antennes-relais, satellites, serveurs et centres de données sont nécessaires pour transporter, traiter et stocker toutes nos données. Le secteur numérique mobilise beaucoup de ressources, représentant 2 à 4 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde, une proportion croissante qui correspond à celle du transport aérien. Il consomme environ 10% de l’électricité en Europe, et en Suisse près de 8% de l’électricité est utilisée par les infrastructures liées à l’internet. A titre de comparaison, les chemins de fer consomment un peu plus de 5% en Suisse et l’éclairage public moins de 1%. L’espace utilisé par 93 centres de données basés en Suisse équivaut à près de 154’000 m2 , soit environ 24 terrains de football. Ils consomment à eux seuls 3,6 % de l’électricité du pays. Une simple recherche sur le web correspond à l’émission d’environ 7 grammes de CO2 , et l’envoi d’un e-mail en génère un peu moins de 20 grammes. En moyenne, une institution émet plus de 130 kg de CO2 par employé chaque année, rien que pour l’activité de courrier électronique.

L’impact de la technologie numérique est donc une source croissante de préoccupation environnementale, car les centres de données et les serveurs informatiques se développent pour soutenir diverses activités en ligne. Les sociétés deviennent de plus en plus numériques, avec des services et des contenus en ligne disponibles et consommés en permanence. Pour minimiser cet impact environnemental, il est nécessaire de changer les pratiques et les habitudes et de mettre en œuvre une approche numérique responsable qui permette de bénéficier du potentiel d’amélioration des TIC tout en réduisant leurs conséquences néfastes.

Si les technologies numériques ont une empreinte carbone certaine, elles peuvent aussi être un levier pour réduire celle d’autres secteurs. Créer une solution numérique à un problème donné pour en réduire l’empreinte, c’est ce qu’on appelle l’IT for Green. Cette solution numérique pour la durabilité doit être défendue tout en la développant de manière à réduire son impact sur l’environnement.

La charte 2050Aujourd’hui recommande aux institutions de prendre des mesures pour atteindre les objectifs suivants en matière de numérique responsable lors de la définition de leur plan d’action.

1. Rationaliser l’équipement informatique

2. Réduire l’impact environnemental des technologies de l’information

3. Optimiser la consommation d’énergie des technologies de l’information

Objectifs et Outils

Vous trouverez ci-dessous les 6 objectifs thématiques de la Charte 2050Aujourd’hui correspondant au secteur du numérique responsable et des suggestions d’actions correspondantes. Sur la base d’une évaluation initiale, chaque institution devrait définir ses propres actions spécifiques pour élaborer et mettre en œuvre son plan d’action. Les actions sélectionnées permettront de définir un plan d’action individuel pour atteindre des objectifs personnalisés d’ici 2025, 2028 et 2030. Afin de réaliser l’évaluation de la situation initiale et de définir le plan d’action individuel, un tableau de mesure thématique sur le numérique responsable est fourni en tant qu’outil.

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Objectifs de gestion

Objectif 1 - Établir des mesures de gestion pour garantir la mise en œuvre du plan d'action

Pour assurer une mise en œuvre réussie des mesures proposées, il est important de rassembler les ressources nécessaires pour maintenir un plan d’action cohérent, adapté et évolutif dans le temps. De plus, il est nécessaire que le projet fasse l’objet d’un suivi régulier, que tous les acteurs soient impliqués et que les ressources humaines et financières soient suffisantes pour les mesures prises. Il s’agit de fixer des objectifs clairs, de définir les rôles et les responsabilités et de décrire les étapes nécessaires pour atteindre les objectifs de numérique responsable. La gouvernance sera adaptée aux besoins et aux possibilités de chaque institution participante. Il s’agit essentiellement de pouvoir gérer le changement en utilisant des outils appropriés (enquêtes, groupes de travail, etc.).

Actions

  • Mettre en place un groupe de pilotage stratégique
  • Nommer un responsable du numérique durable
  • Introduire un système de gestion du numérique responsable
  • Mettre en place des groupes consultatifs d’utilisateurs

Objectif 2 - Suivi de la durabilité dans le temps

La mesure est une étape importante dans le déploiement d’une approche numérique responsable. Comme le dit l’adage, « on ne peut améliorer que ce que l’on mesure ». En mesurant l’empreinte carbone de son système numérique, l’institution peut l’optimiser en toute connaissance de cause. La mesure permet d’identifier des ordres de grandeur d’impact. La première mesure fournit un point de référence auquel l’organisation peut comparer ses progrès d’une année sur l’autre. La mesure vise à :

  • Cartographier l’impact de la technologie numérique
  • Mieux comprendre l’impact spécifique du numérique sur l’organisation
  • Hiérarchiser les actions en fonction des caractéristiques spécifiques de votre organisation
  • Créer un point de référence permettant de mesurer les progrès accomplis année après année

Actions

  • Cartographier l’ensemble des équipements et services numériques de l’entreprise
  • Choisir un outil de mesure disponible dans le commerce et adapté à vos besoins
  • Travailler avec le prestataire choisi et les équipes internes pour fournir les indicateurs nécessaires à la mesure de l’empreinte (ex : nombre d’utilisateurs, Go stockés, nombre de serveurs, nombre d’équipements bureautiques, taux de renouvellement, etc.)
  • Analyser l’évaluation fournie par l’outil de mesure et prendre des mesures concrètes pour réduire et limiter l’impact du système numérique

Objectif 3 - Promouvoir le changement et impliquer toutes les parties prenantes

Alors que l’empreinte numérique représente plus de 4 % des gaz à effet de serre dans le monde, le thème du numérique responsable est encore peu connu et reste difficile à appréhender pour la majeure partie de notre société. Cet objectif vise à :

  • Sensibiliser l’ensemble du personnel aux enjeux d’une économie numérique plus durable pour mieux comprendre les origines de l’empreinte carbone numérique et les ordres de grandeur de son impact, en créant un discours commun et une vision partagée de l’impact du numérique
  • S’assurer de l’adhésion de l’ensemble des collaborateurs au déploiement de la démarche de numérique responsable

Savoir communiquer le plus largement possible sur sa démarche de numérique responsable est un enjeu majeur pour l’institution, tant en termes d’image externe qu’interne. Cet objectif vise à :

  • Obtenir la reconnaissance de la démarche de l’institution
  • Améliorer l’image employeur de l’institution
  • Impliquer d’autres parties prenantes dans la démarche Sustainable IT
  • Sensibiliser aux enjeux du numérique responsable en général

Actions

  • Prévoir une communication interne régulière sur votre plan d’action pour le numérique responsable
  • Organiser des sessions de formation en interne pour favoriser l’adoption de pratiques d’utilisation communes. L’enjeu est notamment de limiter le nombre de versions des fichiers pour éviter de stocker de nombreuses versions obsolètes
  • Organiser des formations spécialisées (au-delà de la sensibilisation) pour les personnes ayant des problématiques spécifiques avec le numérique et/ou faisant partie d’un groupe de conseillers sur le thème de l’utilisation responsable du numérique
  • Mettre en place une équipe de conseillers experts pour soutenir les autres employés de l’institution
  • Communiquer à l’extérieur. L’objectif est de faire connaître les engagements de l’institution, de les faire reconnaître par ses parties prenantes et d’impliquer plus largement d’autres organisations dans cette démarche. C’est aussi un très bon moyen d’améliorer la marque employeur, c’est-à-dire la capacité de l’institution à recruter
  • S’engager dans des actions externes pour étendre encore plus la démarche Numérique durable. L’institution peut par exemple :
    • S’impliquer dans des associations œuvrant pour un environnement numérique plus responsable
    • Produire des rapports qui contribuent à l’avancement des connaissances sur le numérique responsable
    • Produire des biens communs numériques : des services ouverts à tous et/ou à code source ouvert, permettant au plus grand nombre de les utiliser
    • Sensibiliser le grand public à l’utilisation du numérique responsable, notamment dans les écoles
    • Obtenir une accréditation (Digital Trust Label, Label NR)

Précautions à prendre

  • Tous les outils de mesure ne se valent pas, et tous ne vous donneront pas la même image de votre empreinte numérique, car les techniques de mesure et les données actuelles varient considérablement. Il est donc conseillé de choisir l’outil qui correspond le mieux à votre philosophie de mesure et d’utiliser le même outil chaque année afin de ne pas changer de référence
  • La mesure ne doit pas vous prendre trop de temps, et si elle est incomplète ou imparfaite, elle ne doit pas vous empêcher d’agir. Compte tenu des disparités de mesure, il est important de relativiser la précision des données : l’essentiel est dans les ordres de grandeur

Ressources

Objectifs thématiques

Objectif 4 - Rationalisation des équipements informatiques

4.1 Augmenter la durée de vie des équipements

L’allongement de la durée de vie des équipements est une mesure essentielle pour limiter l’impact environnemental de l’institution, au même titre que la réduction du nombre d’équipements par employé.

Actions

  • Estimer la durée de vie de chaque équipement : pour effectuer des comparaisons, vous devez estimer la durée de vie moyenne actuelle des équipements numériques de l’entreprise. Vous pouvez également la comparer avec les durées de vie moyennes dans le monde (cf. ressources ci-dessous)
  • Augmenter la durée de vie des équipements de 50 % par rapport à la moyenne actuelle. Vous pouvez commencer par une année supplémentaire pour chaque équipement afin de travailler sur un changement progressif et de fixer un objectif ambitieux à terme
  • Protéger les équipements portables : essentiel pour limiter l’usure (coques, verres de protection, housses, etc.)
  • Effectuer des mises à jour régulières (logicielles ?) pour assurer un niveau d’utilisation standard et limiter le risque de ralentissement du matériel
  • Effectuer une maintenance préventive pour éviter les pannes intempestives qui peuvent, d’une part, endommager le matériel et, d’autre part, susciter mécaniquement l’envie de changer de matériel
  • Redémarrer régulièrement les appareils : le redémarrage permet de vider le cache de l’ordinateur et de « mettre de l’ordre » dans les données de l’ordinateur. Cela évite les ralentissements
  • Réparer le matériel : les mesures préventives ne suffisent pas toujours. Cependant, si votre équipement tombe en panne, réparez-le d’abord plutôt que de le remplacer
  • Déterminer une incitation liée à l’allongement de la durée de vie : l’incitation permet d’encourager un comportement vertueux en prenant soin de son équipement. L’incitation peut être valorisée en termes d’exemplarité, de matérialité ou reposer sur la promesse d’un équipement de meilleure qualité lors du prochain renouvellement

 

Ressources

4.2 Encourager la réutilisation et le recyclage

L’institution est responsable de la fin de vie de ses équipements. La fin de vie, ou plutôt la fin de la première vie, conduit à deux possibilités : la seconde vie de l’équipement ou son recyclage. Cet objectif vise à :

  • Favoriser l’allongement de la durée de vie des équipements en contribuant au développement de l’économie circulaire par le réemploi
  • Limiter l’extraction de nouvelles matières premières pour la fabrication des équipements grâce au recyclage

Actions

  • Donner une seconde vie aux équipements. Si votre équipement est encore fonctionnel mais que ses performances ne répondent plus aux exigences de l’usage auquel il était destiné, l’institution peut envisager de lui donner une seconde vie. Cette seconde vie peut être interne (affectation à des professions moins exigeantes en termes de performances des équipements) ou externe (par exemple, redistribution à des écoles ou à des associations sans but lucratif)
  • Recycler les équipements. Le recyclage ne doit être envisagé qu’après avoir tenté de réparer l’équipement et/ou décidé d’une seconde vie pour l’équipement. Soyez prudent lors du choix d’un partenaire de recyclage, car la sous-traitance est très courante. L’institution doit être sûre de la destination finale

 

Ressources

4.3 Réduire et limiter le nombre d'appareils par employé

L’essentiel de l’impact environnemental du numérique provient de la fabrication des équipements. L’impact carbone des terminaux est plus équitablement réparti entre l’utilisation et la fabrication, en fonction du mix énergétique du pays d’utilisation. Le premier enjeu est donc de trouver les moyens de réduire le nombre d’équipements par employé.

Actions

  • S’interroger sur l’utilité des équipements achetés et attribués. Pour chaque métier et fonction, se référer à la règle des 3U. Cette règle pose 3 questions clés pour évaluer la pertinence d’une action : l’équipement numérique est-il vraiment utile ? Utilisable ? Utilisé ?
  • Réduire le nombre d’écrans supplémentaires. Travailler avec plus d’un écran n’est autorisé qu’en cas de nécessité
  • Envisager d’équiper les employés de BYOD, COPE ou CYOD (Bring Your Own Device / Corporate Owned – Personally Enabled / Choose Your Own Device). L’adoption de l’une ou l’autre des techniques suivantes peut encourager une utilisation mixte (personnelle et professionnelle) sur le même terminal
  • Le BYOD permet à chaque employé de travailler avec son propre matériel
  • Le COPE autorise l’utilisation personnelle des équipements fournis par l’institution
  • CYOD est similaire à COPE, mais dans ce cas, l’institution fournit une liste à partir de laquelle les employés peuvent choisir l’équipement qui leur convient le mieux
  • Établissez des règles de télétravail. Ne dupliquez pas chaque équipement sur les postes de travail des employés à domicile. Par exemple, l’utilisation de VPN permet de travailler à domicile sans risque de fuite de données sur les réseaux des salariés et peut donc être combinée avec des choix d’évolution vers le BYOD ou le COPE
  • NB : si l’équipement est utilisé à la fois à des fins professionnelles et privées, les impacts carbone doivent être alloués dans le bilan de l’entreprise en fonction du pourcentage d’utilisation à des fins professionnelles

Ressources

Objectif 5 - Réduire l'impact environnemental du numérique

5.1 Promouvoir l'acquisition d'équipements numériques à faible impact environnemental

L’approvisionnement joue un rôle central, car la fabrication représente la majeure partie de l’empreinte environnementale des équipements. Il est donc important de trouver des moyens d’acquérir des équipements ayant le moins d’impact possible sur l’environnement. Cet objectif vise à :

  • Réduire le remplacement des équipements en achetant des équipements plus durables.
    Réduire les coûts d’acquisition en achetant des équipements d’occasion et en limitant le nombre d’achats aux articles essentiels
  • Réduire les coûts de fonctionnement grâce à des équipements plus efficaces sur le plan énergétique et qui consomment moins d’énergie

Actions

  • Acheter des équipements labellisés/certifiés : même si les labels ne sont pas une garantie systématique du meilleur produit, ils constituent une marque de confiance dans l’équipement et indiquent le respect de certaines normes. Choisir des équipements certifiés EPEAT, labellisés TCO ou Ange Bleu, ou encore conformes à la norme EnergyStar est particulièrement utile pour faire une première sélection et opter pour des équipements dont le fabricant cherche à réduire son empreinte environnementale. Vous pouvez également vous référer à l’indice de réparabilité de l’équipement s’il existe
  • Vérifier l’empreinte carbone du matériel avant l’achat
  • Acheter du matériel d’occasion : l’achat de produits d’occasion permet d’allonger la durée de vie d’un équipement et donc d’éviter l’achat de produits neufs
 
Ressources
 

5.2 Développer des services numériques à faible impact (site web, applications, logiciels)

L’utilisation de la technologie numérique pour fournir des solutions qui réduisent l’impact carbone des services numériques économes en énergie limite leur empreinte environnementale à chaque étape du cycle de vie.

Le concept plus large de conception durable des services numériques inclut la question de l’accessibilité. Ainsi, un service numérique durable est dit accessible parce qu’il encourage l’utilisation par le plus grand nombre si :

  • il est compatible avec les équipements plus anciens ;
  • il est compatible avec les utilisateurs à mobilité réduite ;
  • il est également rapide d’accès car il est léger et simple d’utilisation il se concentre sur les fonctions essentielles et a donc une empreinte environnementale réduite.

 

Travailler sur l’accessibilité web d’un service numérique permet de réduire considérablement son empreinte carbone. L’objectif ici est de créer des services numériques avec une empreinte environnementale réduite, qui garantissent une meilleure expérience utilisateur et qui s’adressent à un plus grand nombre d’utilisateurs potentiels.

Actions

  • Former toutes les équipes de projet à l’éco-conception des services numériques, afin que la démarche soit appliquée de la conception à la mise en œuvre
  • Utiliser la règle des 3U pour déterminer l’intérêt d’un projet en premier lieu et l’intérêt de chaque fonctionnalité envisagée en second lieu. Cette phase est la plus essentielle pour limiter l’empreinte des services numériques
  • Utiliser des technologies moins impactantes et optimiser le code pour l’alléger (green coding) et favoriser les technologies low-tech
  • Appliquer les normes d’accessibilité
  • Supprimer (décommissionner) les fonctions développées inutilisées ou obsolètes
 

Ressources

5.3 Limiter le stockage des données (serveurs, cloud, terminaux utilisateurs)

La gestion des données est un élément clé du maintien dans le temps d’un système informatique allégé. Les buts de cet objectif sont les suivants :

  • Réduire les dépenses énergétiques (et les coûts liés aux données)
  • Faciliter le travail des équipes en termes d’utilisation et de gestion de la fin de vie des données collectées
  • Traiter les données dans un environnement sécurisé

Actions

  • Réduire le volume de données stockées sur les terminaux. Cette action permet de prolonger la durée de vie des équipements et de faciliter le travail au quotidien. Un équipement qui n’est pas saturé de données est un équipement qui fonctionne bien (pas de ralentissement, pas de saturation des disques)
  • Réduire le volume de données stockées sur les serveurs / dans le cloud. Moins une organisation stocke, plus les économies financières et de carbone sont importantes. C’est aussi un facteur d’efficacité pour les équipes : avec un stockage limité, les équipes ont plus facilement accès aux fichiers utiles et utilisables
  • Réduire le volume de données personnelles ou statistiques (par exemple le trafic d’un site web) gérées tout au long du cycle de vie
  • Collecte : l’institution doit se référer à la règle des 3U afin de ne capturer que les données réellement essentielles à son activité
  • Gestion & utilisation : l’utilisation doit être conforme au cadre légal suisse. La sécurité est essentielle, notamment dans la gestion des données personnelles. Enfin, la redondance doit être envisagée afin de limiter la duplication des données
  • Fin de vie : l’institution doit limiter le stockage à une durée strictement utile, conformément à la législation en vigueur en Suisse, et s’assurer que les données sont correctement détruites sur tous les supports sur lesquels elles ont pu être stockées

Ressources

5.4 Promouvoir une communication numérique interpersonnelle à faible impact

Avec l’augmentation de l’utilisation du numérique et la tendance vers des outils de plus en plus sophistiqués, il est temps de repenser la manière dont le personnel de l’institution utilise le web. Le numérique peut être chronophage et énergivore. Selon une étude de l’ADEME et de l’ARCEP (2022) en France, 78% de l’impact environnemental du numérique en termes d’émissions de gaz à effet de serre provient de la fabrication. 21 % proviennent de la phase d’utilisation, la consommation d’électricité représentant 10 % de la production totale. Rappelons que l’électricité en France est particulièrement peu carbonée par rapport aux autres pays européens.

L’utilisation responsable du numérique au sein de l’institution implique des enjeux environnementaux de réduction de l’empreinte carbone et de qualité de vie au travail.

Actions

  • Réduire le nombre de communications numériques internes (messagerie instantanée, courriels) :
    • Moins de copie (limiter les « réponses à tous ») ;
    • Limiter le nombre de pièces jointes et les remplacer par des liens de partage ;
    • S’interroger sur la pertinence de chaque message et courriel pour limiter la charge mentale de chaque employé
  • Mettre en place des règles de déconnexion (par exemple, arrêter l’envoi/la réception de courriels après une certaine heure et/ou pendant les vacances, éteindre automatiquement les ordinateurs après une certaine heure, bloquer l’accès au serveur distant après une certaine heure ou pendant les week-ends)
  • En vidéoconférence, éteignez votre caméra lorsque vous ne parlez pas
  • Évaluer régulièrement la mise en œuvre et l’adoption des meilleures pratiques

 

Objectif 6 - Optimiser la consommation d'énergie

6.1 Améliorer l'efficacité énergétique des serveurs

Le système numérique peut rapidement devenir énergivore s’il n’est pas correctement configuré et entretenu. L’institution doit porter une attention particulière à l’architecture numérique, à l’utilité réelle des services hébergés (règle des 3U) et aux données stockées (voir principe 10). Cet objectif vise à :

  • Limiter les coûts pour l’institution
  • Répondre aux enjeux de sobriété énergétique et de réduction de l’empreinte des serveurs
  • Clarifier les informations (services numériques et données) stockées pour améliorer la compréhension de l’environnement numérique de l’institution

Actions

Lorsque l’institution dispose de son propre centre de données :

  • mettre en place un système d’allées chaudes et froides dans le centre de données ;
  • utiliser des techniques de freecooling pour abaisser la température du centre de données ;
  • maintenir une température de 24°C dans le centre de données, une température plus élevée que la moyenne habituellement observée chez la plupart des hébergeurs, qui n’affecte pas le bon fonctionnement des serveurs

 

Lorsque l’institution externalise l’hébergement de ses serveurs (cloud) :

  • vérifier attentivement la politique environnementale de l’hébergeur choisi et les engagements pris

 

Pour les services numériques hébergés sur les serveurs de l’institution :

  • éviter d’héberger des services qui ne sont plus utilisés ;
  • limiter la redondance (copie d’un service numérique pour servir de back-up en cas de problème avec la version originale)

 

Ressources

6.2 Développer des services numériques à faible consommation d'énergie (site web, applications, logiciels)

Si la technologie numérique a une empreinte carbone certaine, elle peut aussi, si elle est utilisée à bon escient, être un levier pour réduire l’empreinte environnementale d’autres secteurs. La création d’une solution numérique à un problème donné pour en réduire l’empreinte est connue sous le nom de « IT for Green ». Il s’agit d’utiliser l’innovation pour faire face à l’urgence climatique et de suggérer des façons positives d’utiliser la technologie numérique.

  • Limiter les coûts pour l’institution
  • Répondre aux enjeux de sobriété énergétique et de réduction de l’empreinte des serveurs
  • Clarifier les informations (services numériques et données) stockées pour améliorer la compréhension de l’environnement numérique de l’institution

Actions

  • Effectuer une mesure de l’empreinte carbone de ce que nous essayons d’améliorer. IT for Green est un levier pour réduire l’empreinte environnementale de nos activités. Pour cela, il faut s’assurer que la solution numérique envisagée aura moins d’impact que la solution initiale. Il s’agit de mesurer l’empreinte environnementale de la solution initiale et de la comparer à l’empreinte projetée de la solution numérique
  • Cartographier les effets de rebond de la solution numérique envisagée. Un effet de rebond est le report de certains impacts par une augmentation de l’utilisation qui n’était pas prévue initialement lors de l’introduction d’un service. Par exemple, l’introduction du télétravail peut être très efficace pour réduire l’impact carbone des déplacements domicile-travail. Cependant, cette efficacité peut être diminuée par des déplacements non anticipés des employés (par exemple des déplacements dits « en étoile » avec de multiples allers-retours entre le domicile et un point de vente plutôt qu’un seul déplacement composé de plusieurs arrêts) ou encore la duplication entre le chauffage individuel de chaque employé en télétravail à son domicile et le chauffage au sein de l’institution, qui ne varie pas puisque la surface utilisée reste la même

 

Exemple

Pour créer une application mobile permettant d’acheter et de revendre des vêtements d’occasion en ligne, il faut d’abord estimer l’impact environnemental de la mode, puis l’impact attendu de l’application en termes de réduction de l’empreinte de la mode. Attention à prendre en compte tous les effets d’entraînement potentiels (par exemple, réduire la durée de vie d’un vêtement en facilitant sa revente, et donc inciter les gens à renouveler leur garde-robe). Validez l’intérêt de la solution. La redéfinir si nécessaire.

 

Ressources

Outil d'Évaluation et de Plan d'Action

L’outil d’Évaluation et de Plan d’Action propose des actions correspondant aux six objectifs de la charte pour un secteur du numérique responsable, comme référence pour la définition d’un plan d’action. Sur la base d’une évaluation initiale, chaque institution devrait adopter ses propres actions et élaborer et mettre en œuvre son propre plan d’action afin d’atteindre ses propres objectifs d’ici 2025, 2028 et 2030.

Les objectifs et actions proposés sont des exemples non exhaustifs et sont énumérés en fonction de la priorité de l’indicateur d’impact et des objectifs suggérés :

Niveau 1 : Priorité maximale

Niveau 2 : Très important

Niveau 3 : Recommandé

Outil d’Évaluation et de Plan d’Action matière de Numérique responsable

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